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Bonjour les amis, aujourd’hui je vais vous parler d’un tout petit machin de quelques grammes, tout joli, tout excité, tout coloré. Alors non, ce n’est pas le chiwawa de ma voisine, il est soit, très excité mais doit peser 30 kg (et non il n’est pas croisé avec un doberman, juste confiné depuis un mois lui aussi), en plus, il est moche et noir et blanc.

Non non aujourd’hui je vais vous parler de Zazi, superbe colibri et oiseau emblématique de nos îles.
Les colibris sont des oiseaux très particuliers, voire fascinants. De nombreux scientifiques se sont intéressés à ce tout petit piaf très agile, qui peut voler jusqu’à 90 km/heure sans percuter quoi que ce soit dans un environnement aussi dense qu’une forêt tropicale.
Son vol est d’ailleurs beaucoup plus précis que celui de n’importe quel insecte. Il n’est pas rare qu’une abeille percute une feuille de plein fouet et se radasse au sol le temps de reprendre ses esprits, le colibri, lui, est un pro de Need for Speed version bestioles emplumées.
En fait Zazi pour éviter de se prendre une branche sur le bec et qu’il fasse tomber la hchouma sur ses ancêtres à plumes, a développé une technique unique.
Beaucoup d’animaux, dont les abeilles mais aussi les humains, se servent de la vitesse relative pour savoir si l’objet est près ou s’il est loin. Hooo, Zappez pas, on ne va pas faire de la mécanique quantique!!!

  
L’idée est toute simple, imaginez que vous êtes en voiture et que vous regardez le paysage à la fenêtre. Les arbres sur le bord de la route semblent vous croiser à toute vitesse, alors que les maisons au loin semblent, elles vous croiser très lentement. Bin les maisons sont pas des faignantes… c’est juste qu’elles sont plus loin, et donc semble avoir une vitesse plus lente que les arbres ….
D’où la vitesse relative. Si l’objet est lent c’est qu’il est loin, s’il est très rapide … paf le chien.

    

Bin Zazi lui, il ne déduit pas le près du loin comme ça, cela serait trop lent. Lui il va se contenter de voir gros ou petit.
C’est encore plus simple, si c’est petit c’est loin, si c’est gros … paf le bec. En plus il interprètera les ombres, si les ombres qu’il voit descendent bin … c’est lui qui monte, si les ombres montent …Houston on a un problème … Crash … trop descendu le colibri.
C’est un peu ce dont les plongeurs se servent pour déterminer s’ils sont en équilibre dans le bleu, si les particules qui les entourent montent, le plongeur descend.

  
J’espère que c’est à peu près clair pour tout le monde… Je vais finir dans un épisode de « c’est pas sorcier moi » ^^

  
En ce qui concerne son vol, il peut aussi faire du surplace en battant des ailes, le temps de happer quelques gouttes de suc au creux d’une fleur il bat des ailes plus de 100 fois par secondes. Plus fort encore, il a la possibilité par une rotation de battre des ailes … à l’envers. Ce qui lui permet d’être le seul piaf à voler à reculons. C’est le Michael Jackson des zozio et son moonwalk de la mort qui tue, Zazi le zozio zazou….
Oui je sais c’est nul mais ça a fait rire Eric.
Un autre record que le colibri détient est sa fréquence cardiaque, son palpitant peut atteindre 1000 pulsations minutes. Quand je vous dis que c’est un excité…
De manière générale, le colibri se nourrit essentiellement du nectar des fleurs, mais aussi de petits insectes, moustiques et autres araignées qu’ils gobent en vol. Ils peuvent engloutir jusqu’à 30 fois leur poids… La prochaine fois que quelqu’un vous dit que vous avez un appétit d’oiseau, sachez que c’est une version plus polie de « il vaut mieux t’avoir en photo qu’invité au restau »
Des goûts et des couleurs, cette expression est parfaitement adaptée au colibri, puisque monsieur fait dans la délicatesse chromatique… Il butinera les fleurs prioritairement fonction de leurs couleurs, il préfère s’attaquer aux fleurs rouges, puis se rabattra sur les jaunes s’il n’en trouve pas, puis sur les blanches. Les bleues seront les fleurs qu’il butinera en dernier, un peu comme nous, le bleu jambon ne m’a jamais réellement inspiré.
Son long bec fin est adapté à son régime alimentaire, il lui permet d’accéder au cœur du calice des fleurs, et d’en prélever le nectar voire à gober une petite araignée ou insecte caché au creux de cette fleur.
Les colibris jouent un rôle certain dans la pollinisation. Des adaptations botaniques sont d’ailleurs apparues sur certaines fleurs. Ainsi, tant que la fleur de Centropogon n’est pas visitée par un colibri, ses étamines sont orientées vers le bas. Lorsqu’un colibri vient en prélever le nectar, son crâne heurte les étamines et se couvre de pollen ; ces dernières se relèvent alors et dégagent le pistil, qui pourra recevoir à son tour le pollen véhiculé par un autre colibri.
Pour en finir avec sa description générale, sa langue des colibris est bifide et protractile, comme y se la pète !! Bon en gros c’est un mélange de langue de serpent et de caméléon. Elle se divise en deux et elle ressemble un peu à une éponge qu’il fait aller et venir à toute vitesse dans le calice de la fleur et qu’il essore à chaque passage.
Ici en Martinique, vivent quatre espèces de colibris. Le madère est le plus gros, il peut peser jusqu’à 10 grammes et atteindre 12 cm. Son plumage est magnifique, teinté de bleu, de vert et de violet. C’est un oiseau assez agressif, qui défend avec vigueur son garde-manger. Le mâle reste sur son territoire à l’année, alors que la femelle quitte le sien à la saison de la nidification pour le rejoindre. Bon… la femelle colibri est un poil vénale et attirée par le bling-bling, si Zazi n’est pas proprio d’un terrain riche en plantes à nectar, plein de couleurs et d’odeurs bin…..raté, la belle ira voir l’excité d’à côté. Je ne sais pas pourquoi, mais un petit bestiau tout énervé et aimant le bling-bling,ça me fait penser à quelqu’un, il ne lui manque plus que des épaules et une rolex et… Bon je m’égare.

  
Quand vient la saison des accouplements, Monsieur colibri, comme tout bon mâle qui se respecte ira virevolter devant les yeux de sa belle, faisant son possible pour attirer son attention. Et puis si elle n’est pas réceptive tant pis, il ira user de ses talents de danseur ailleurs, rien à cirer de la meuf, de toutes façons, il est polygame.
Une fois l’accouplement effectué, le mâle n’a plus rien à faire de la femelle, il se barre picoler au bar. Madame colibri ira quant à elle à la recherche de fibres, feuille et autres débris d’écorces pour construire un nid douillet pour ses deux œufs. Le nid est en général tout petit, mais peut atteindre 20 fois la taille du piaf suivant l’espèce. C’est elle aussi qui couvera les œufs, s’occupera des petits, de la naissance à leur deuxième semaine environ. Pendant ce laps de temps elle quittera le nid environ deux à trois fois par heure tout au long de la journée pour aller chercher de quoi les nourrir. Elle stocke alors du nectar ou de petits insectes dans la partie supérieure de son tube digestif et régurgitera le tout grace à son long bec, dans la gorge de ses petits
Le plus petit des colibris de Martinique est le Foufou ou colibri huppé, non non, je n’invente pas. Le mâle se différencie de la femelle par sa huppe de couleur verte foncée. On peut le rencontrer en zone sèche, près des habitations. Le foufou est un peu agressif et supporte mal ses congénères, avec qui il cherche la baston très souvent. Il peut même s’en prendre à des oiseaux beaucoup plus gros que lui, tel que la buse. En revanche, s’il cherche la bagarre avec un colibri faille vert, que l’on trouve ici aussi en Martinique, il n’aura pas le dessus !
Celui ci est en effet encore plus hargneux que le foufou quand il s’agit trouver de quoi picoler. Afin de protéger sa propre « cave », il émet des pépiements haut-perchés et des sifflements censés faire fuir ses rivaux et les intrus qui auraient l’idée de venir lui piquer le nectar de ses fleurs, ces séries de cris sont en effet très agressifs à l’oreille.
Le colibri tête bleu quant à lui ne se trouve qu’en Martinique et la Dominique. Le mâle est vert bleuté, la tête bleu électrique, la femelle adopte un plumage très discret, gris et vert. On peut les rencontrer en zone humide, en montagne. Il est présent en haut de la montagne Pelée, mais bon, je ne suis pas allée voir, je suis confinée ! Ce colibri a une particularité, la femelle construit son nid à l’aide de toiles d’araignée et de salive.
Le colibri a de tout temps intrigué les hommes. Au XIXeme siècle, ils étaient naturalisés et trouvaient leur place sous des cloches de verre dans tous les salons de la haute bourgeoisie. Ils étaient même quelquefois accrochés aux coiffes des élégantes de l’époque. Dans les années 1890, un importateur londonien traitait 400 000 colibris annuellement, cela a fait disparaître une dizaine d’espèces. Aujourd’hui, les pesticides et la déforestation menacent les colibris. Une cinquantaines d’espèces dans le monde sont désormais placées en danger critique d’extinction.
Quelque fois l’enfer est pavé de bonnes intentions : Vous qui vivez dans les Antilles, peut être avez-vous accroché un abreuvoir à colibri dans votre jardin. Est-ce réellement une bonne idée ? Certains prétendent que cet apport en eau sucrée augmente l’espérance de vie des colibris, d’autres sont contre, estimant qu’il faut laisser la nature faire son œuvre et que le liquide que nous leur mettons à disposition ne doit en aucun cas remplacer le nectar des fleurs. Un peu comme si vous alliez manger chez Mac DO tous les jours quoi…
Quoi qu’il en soit, si chez vous, c’est open bar pour les colibris, sachez qu’il faut impérativement changer l’eau sucrée tous les jours. Le bon dosage est d’un verre d’eau pour une cuillerée à soupe de sucre. Pas de sirop de grenadine ou autre, ils sont bourrés de colorants, le colibri préfère s’alimenter bio. Il faut aussi bien nettoyer le récipient au vinaigre ou à la javel une fois par semaine. Avec la chaleur, le sirop risque de fermenter et de rendre malade les colibris, voire de les flinguer. Ce serait dommage…
A croire que les piafs ne supportent pas l’alcool ! Et si le colibri bourré se met à chanter plus fort une fois alcoolisé, vous allez le regretter, c’est un oiseau qui chante vraiment très mal. Non, en fait, ce n’est pas l’alcool qui les tue mais les champignons qui se développent dans les récipients qui transmettent aux piafs des mycoses qui s’attaquent à leur langue.

Morale de l’histoire:

En ces temps de confinement, c’est pas parce que t’as un appétit d’oiseau que tu dois défoncer le frigo

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