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Aujourd’hui, dédicace spéciale pour Pascal, chercheur d’antennaire devant l’éternel et surtout derrière son appareil photo.

Donc, aujourd’hui, faisons la connaissance de Bébert l’antennaire, ou poisson crapaud, ou encore poisson grenouille.

L’antennaire, poisson étrange, moche et verruqueux est très recherché par tous les plongeurs, parce qu’il est rigolo et surtout, parce qu’il est rare. Seulement 1 sur 1 000 en croise un sous l’eau, et pourtant, dans nos mers caribéennes, il y en a tout plein. Ici, il est souvent assez petit, entre 1 et 10 cm, quelquefois un peu plus. Il peut toutefois atteindre les 40 cm notamment dans les eaux proches de l’ile Maurice par exemple.

Il faut avoir l’œil pour le débusquer le petit Bébert. Il est souvent planqué au fond de l’eau, dans les herbiers, terré dans un creux de corail ou collé à une éponge. Selon l’espèce, il peut se déguiser en oursin, en éponge, se colorer de tâches ou de rayures afin de passer inaperçu, le fourbe. Il est là, immobile, et il attend sa proie, tel le gendarme de Sainte Luce à l’affut d’un déconfiné sans attestation.

Bébert, à l’instar de son modèle gendarme, a un gros appétit, il est carrément vorace, mais c’est aussi une sacrée feignasse (mais non pas comme les gendarmes rhoooo !!!). Ce poisson ne nage pas, il ne se déplace que très rarement, bref, il attend le passage de son 4h avec patience. Lorsqu’une proie passe auprès de lui, Bébert l’attire en agitant une espèce leurre qui ressemble fort à un petit ver ou un petit poisson voire une crevette.

  

Cet appât se trouve juste au-dessus de sa bouche, qu’il a énorme. Dès que la proie se trouve à sa portée, ne se sentant plus de joie, Bébert ouvre grand sa gueule et aspire la bestiole d’un coup d’un seul sans même que les autres poissons ne s’en rendent compte. Gloups. 6 millièmes de secondes suffisent pour gober un poisson qui peut être aussi gros que lui, sa bouche pouvant s’élargir jusqu’à 12 fois sa taille normale. Essayez donc d’imaginer votre belle-mère avec de telles facultés… un petit machin court sur patte, pleins de verrues et de crevasses, qui ouvre sa grande gueule toutes les 5 minutes… non, finalement, n’essayez pas d’imaginer, les temps sont assez difficiles comme ça… (toute ressemblance avec MA belle maman est totalement fortuite, bien évidemment)

Si d’aventure les proies se font rares, l’antennaire prend son courage à deux nageoires et s’en va en déambulant, se trainant sur ses nageoires courtes et dodues, jusqu’à une nouvelle planque. Blop, blop, blop…

Si un méchant s’approche un peu trop de lui et qu’il a la trouille, il va passer à la vitesse supérieure en se gonflant d’eau puis en… pétant pour mieux se propulser (attention, à ce stade, ne pensez surtout pas à votre belle-mère, à votre percepteur tout au plus). Pour encore plus de sécurité, certains antennaires peuvent aussi prendre l’apparence d’un ver toxique, histoire de dégouter à jamais ce prédateur trop gourmand.

Une fois installé sur son nouveau terrain de jeu, Bébert l’antennaire peut alors changer de couleur et, tel le caméléon, passer du vert au rouge en quelques jours afin de se fondre dans le décor. Autre particularité, il peut régénérer son leurre si un poisson a été plus rapide que lui et l’a malencontreusement gobé. Bon, il sera à la diète quelques jours, le temps que l’appât repousse, mais il n’avait qu’à être plus prudent !

Hormis bouffer, ce poisson-là a un autre objectif, se reproduire. Lorsque c’est le moment, maman antennaire fabrique tout plein de petits œufs, elle se gonfle, gonfle, gonfle tellement qu’elle remonte en surface suivi par le lubrique papa antennaire qui attend qu’elle relâche ses œufs en grappes et en surface pour les féconder. Ces petits radeaux partiront au fil de l’eau pour donner tout plein de vilains petits Bébert, tous aussi moches que leurs parents.

Morale de l’histoire :
Si ta belle-mère ressemble à un antennaire et qu’elle pète comme Bébert, installe la dans un bocal ça va te distraire… *

*Pardon Ninou….

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