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Bonjour les bulleux,
Aujourd’hui, nous allons faire la connaissance de Valéry, l’anémone.
Que ceux qui ont compris l’allusion expliquent aux autres… Bon, je crains que là encore les moins de 20 ans soient à la ramasse sur ce coup-là. Pfff ces jeunes, aucune culture…
Cela dit si quelqu’un me demande ce qu’a écrit Maitre Gims, je suis mal, ah il parait que c’est un chanteur… Zut !
Alors Valéry, est un proche cousin de Mario le corail, mais elle n’a pas de squelette, c’est un polype, donc, un animal qui vit « fixé ». La plupart du temps, Valéry est sédentaire et passe sa vie accroché par un système de ventouse à une roche. Certaines anémones ont toutefois la faculté de se décrocher en cas d’agression, elles s’arrachent au substrat et partent en nageant chercher un coin plus sécure. Les anémones ont très peu de prédateurs, à part les tortues et quelques poissons. Il faut dire que la plupart sont dotées de cellules urticantes, appelées cnidocystes. Ces cellules injectent un venin qui paralyse les proies de l’anémone. Les tentacules venimeuses capturent les petits poissons et les amènent vers la bouche, située au centre des tentacules, pour y être digérée. En cas d’agression, certaines anémones de mer sont capables de projeter des filaments blancs urticants, appelés aconties. Ces filaments ont des effets semblables à ceux des méduses pour l’homme.
Certaines anémones sont de vrais écolos, elles hébergent des potes qui encartent chez les verts : des algues unicellulaires (des zooxanthelles endosymbiotiques pour les puristes) qui métabolisent l’énergie lumineuse en énergie exploitable par l’organisme, du coup, on peut dire que leur énergie est essentiellement d’origine solaire.
Elles profitent de l’hospitalité de Valéry pour lui piquer un peu de plancton emprisonné dans ses tentacules, ni vu, ni connu, j’t’embrouille. Bon, en contre-partie, l’algue en question assure la majorité des apports en sucres à notre Valéry, sucres qu’elle produit par photosynthèse.
Tout le monde a en tête l’autre forme de vie communautaire de l’anémone, le poisson clown étant un l’hôte privilégié de certaines espèces vivant dans l’océan indien par exemple. La peau de ce poisson sécrète un mucus qui les protège du venin des anémones. Les poissons clown vivent parmi les tentacules empoisonnés, bien à l’abri des prédateurs. En contrepartie, ils nettoient l’anémone, en mangeant les restes de nourriture entre les tentacules, et la défendent contre ses prédateurs, comme les poissons-papillons. Il parait même que si on enlève un poisson clown de son anémone, cette dernière se laisse mourir. On pourrait en écrire un roman… Les anémones se cachent pour mourir
Jean Claude le crabe boxeur quant à lui, se sert de petites anémones qu’il tient dans ses pinces pour faire fuir ses prédateurs, se servant de ces dernières comme de véritables armes dissuasives, il les agite à la façon d’une Pom Pom Girl, c’est d’ailleurs son surnom, le crabe boxeur est aussi connu comme étant le crabe Pom Pom Girl, ça remet les pendules à l’heures pour les Rocky en herbe..
Bon, nous, nous n’avons pas de poissons clown ni de crabes boxeurs, encore moins de Pom Pom girl, à la rigueur quelques sirènes mais elles ne colonisent pas les tentacules des anémones, ça leur piquerait la peau des fesses qu’elles ont délicate. En revanche, quelques Bernard l’Hermite partagent souvent la vie de Valéry. Cela permet à l’anémone de pouvoir se déplacer sans se fatiguer pour trouver sa nourriture, en contrepartie de quoi le Bernard l’Hermite, lui, est protégé contre d’éventuels prédateurs. Quand le Bernard abandonne sa coquille pour en trouver une plus grande, il décolle et récupère les anémones de l’ancienne, pour les coller sur la nouvelle. C’est le tunning made in Bernard, le Jacky des mers.
Les anémones ont une vie sexuelle digne d’un encéphalogramme plat… Des anémones femelles d’un côté, des mâles de l’autre, chacun rejette gamètes et ovules et basta. Quelques-une se reproduisent par clonage, mais c’est souvent à la suite d’un accident.
Dans les Caraïbes vivent un peu moins de 25 sortes d’anémones, autant dire que vous allez en prendre plein les mirettes dès que vous mettrez la tête dans l’eau. Sur petite Kaye, le spot de plongée le plus proche de la côte de Sainte Luce, on trouve énormément d’anémones encroutantes jaune, elles forment de véritables tapis, un peu comme des fleurs de pissenlits, c’est magnifique.
Bon, il y a un problème quand même, elle ressemble à l’anémone, elle a la même vie que l’anémone, elle s’appelle anémone, mais ce n’est pas une anémone. Bon, par contre, c’est super joli, elles recouvrent des mètres carrés de roche qui ressemblent à de véritables champs de fleurs.
N’essayez toutefois pas de vous en faire une salade, l’anémone même si ce n’en est pas vraiment une, est toujours un peu urticante, vous risqueriez de vous retrouver avec la bouche en choux fleur et le trou de balle en hérisson.
En plongée de nuit, vous pourrez voir le corallimorphe jongleur. C’est une étrange anémone, qui en journée, ne ressemble pas à grand-chose. Elle ne déploie ses 125 à 200 tentacules, que de nuit,. Elles sont translucides, terminés par une boule de couleur contrastante : l’acrosphère. Il s’agit d’une structure contenant une forte densité de cellules urticantes. Ses petites boules sont généralement orangées, mais aussi jaunes, rosées ou blanches voire vertes ou bleues.
Les tentacules sont extrêmement collants et peuvent immobiliser rapidement de petits crabes ou de petits poissons. Dès qu’un tentacule capture de la nourriture, il se rétracte vers la bouche de l’animal qui se trouve au centre du polype. La bouche peut également se déformer : s’étendre, s’élargir et envelopper des particules de nourriture. Ah oui, ne l’éclairez pas directement, sinon, elle va se rétracter et, à nouveau, ne plus ressembler qu’à un tube assez moche, ce serait dommage.
Natifs des océans tropicaux du Pacifique et Indien, ces jolies anémones ont été pour la première fois observées accrochées à la coque de quelques bateaux de Porto Rico et Curaçao au milieu des années 40. Pendant la décennie suivante, ces Valéry ont finalement envahi la totalité des Caraïbes et du golfe du Mexique en utilisant les courants marins comme principal moyen de transport. On pense aujourd’hui que leur première introduction provient des eaux de ballast des bateaux intercontinentaux qui passaient à travers le canal du Panama, c’est, il faut le dire le meilleur moyen pour des organismes de cette sorte d’envahir des eaux nouvelles.
L’anémone géante des Antilles, est, comme son nom l’indique, originaire du coin et, en plus, elle est géante puisqu’elle peut atteindre jusqu’à 40 centimètres de diamètre. Vous me direz, ce n’est pas très très original, c’est vrai, d’autant qu’elle est de couleur blanchâtre ou quelquefois jaune orangé, donc rien de bien terrible.
En fait, elle est elle aussi très jolie et vous pourriez passer des heures à regarder ses tentacules danser au rythme langoureux des flots. De plus, il semblerait qu’elles nous soient très utiles, les toxines de cette anémone pourraient contenir des principes actifs entrant dans la composition de médicaments, notamment en matière de cardiologie. Ah ah ah, on se moque moins du coup !
Autre particularité de l’anémone géante, on peut quelquefois la voir nager en pleine eau. Elle peut ainsi parcourir de grande distance avant de s’accrocher à une nouvelle roche, ce qui est plutôt rare pour ce genre de bestiole normalement assez sédentaire. On ne sait toutefois pas si elle se décroche de son plein gré ou s’il s’agit d’une baston qui aurait mal tourné. Et croyez-moi, une anémone, toute géante soit elle, a peu de chance de gagner contre une ancre de bateau qui viendrait la déraciner.
Les tentacules de cette anémone sont colonisées par des habitants de toutes sortes, mais on y voit surtout des crevettes. La tolérance entre l’anémone-hôte et ces dernières nécessite plusieurs heures d’acclimatation avant que Valéry ne reconnaisse plus son visiteur ni comme une proie ni comme un prédateur. Une étude, réalisée aux Bermudes, a montré qu’il faut environ trois heures à l’intrus pour prélever du mucus sur l’anémone sans trop éveiller ses soupçons et s’en enduire le corps. La crevette revêt alors le même aspect de surface que l’anémone elle-même, qui ne déclenche plus de toxines à son contact.
Je ne vais pas vous faire la liste de toutes les anémones que l’on peut voir ici en plongée, mais rien que le nom de quelques-unes vont vous faire rêver : anémone soleil, anémone serpentin, à rameaux, anémone incroyable, anémone élégante ou perlée… Allez, bientôt vous pourrez venir les admirer…

 

Morale de l’histoire :
Si tu veux offrir des anémones à ta dulcinée
Souviens toi que comme toutes les fleurs elles sont périsssaaaableuuuu
Emmène la plutôt plonger
Elle en verra des rouges, des jaunes des blanches et peut être même des bleues
C’est sûr, jamais elle ne va les oublier
Et pleins d’étoiles elle aura dans les yeux…
Bon, tu peux aussi lui offrir des bonbons
parce que les bonbons, c’est tellement bon…
Mais tu auras quand même moins l’air d’un con
Si tu lui propose une balade pour partager ta passion
Pour les anémones, coraux et poissons polissons

Alors pour les puristes dans les photos on aura des Anémones, des corallimorphe et des zoanthaires.

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