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Salut les confinés, allez, encore un petit effort et dans quelques semaines vous n’aurez plus à me supporter !
Aujourd’hui, on va parler d’un truc que vous allez adorer… ou détester… Pour ma part, j’adoooooore graaaave ! Je vais vous parler des… méduses…
Non, non, ne partez pas tout de suite, c’est sympa vous allez voir !
Bon, je vais l’appeler Tom la méduse… Parce que Tom Cruuuise ça rime avec méduuuse… Pfiouuuuu chuis fatiguée moi…
Alors oui, c’est vrai, Tom la méduse fait peur. Elle pique, ça brûle, ça gratte et ça ressemble à une déjection nasale d’un porteur de corona lorsqu’elle est échouée sur la plage, ok ok, c’est pas faux. Mais avez-vous déjà vu une méduse dans l’eau ? Avez-vous pris le temps de la regarder de près, enfin pas trop quand même hein… La méduse, elle est souvent sacrément jolie ! La nuit, si vous l’éclairez, elle saura vous éblouir de ses mille couleurs, c’est époustouflant de beauté et d’élégance. Si si, je vous assure !
Comment se compose une méduse ? Comme je vous l’ai dit dans la chronique sur le plancton, la méduse fait partie, ben du plancton, même si elle peut mesurer jusqu’à 2 mètres, sans compter les tentacules. Tom est donc un grand gaillard, mais il a un corps tout mou, une ombrelle et des tentacules assez fines (he oui hein ça casse le mythe, elle a bien fait de se barrer la Nicole Kidman). Ce qu’on sait aussi, c’est que Tom est dépourvu de cerveau et qu’il est composé à 95% d’eau et de seulement 5% de matériaux solides (en même temps, c’est un peu normal pour un scientologue…). Voilà donc le tableau.
Bon, par contre, Tom se déplace avec grâce, en ondulant délicatement son corps, mais, dès qu’il y a du courant, bah il se laisse porter, incapable de faire face. Il envoie ses tentacules afin de récupérer son déjeuner : quelques petits poissons qu’il paralyse grâce à ses filaments urticants ou des micro-organismes qui passent par là. Tom n’a pas de trou de balle, il rejette le tout, après digestion, par la bouche.
Je suis sûre que vous verrez Tom d’un autre œil désormais…
Donc, si vous approchez d’un peu trop près les méduses, vous risquez de le regretter rapidement. Beaucoup de méduses sont venimeuses, leurs filaments sont composées de cnidicystes, cellules munies de minuscules harpons qui injectent le venin à sa proie. La plupart tu temps, les piqures de méduses sont désagréables pour l’homme certes, voire très urticantes, mais elles sont rarement mortelles. Oui je sais « rarement » ça veut dire que, éventuellement vous pourriez y rester. Oui, mais bon, il est quand même rare de se retrouver face à une Galère Portugaise, même si cela peut, effectivement arriver et que sa piqure peut être définitive. Oui oui… et oui, on en a ici des galères, rarement, mais ça arrive… Pendant qu’on parle de choses qui fâchent, il faut savoir quand même qu’on compte 15 fois plus de morts par piqure de méduse que par attaque de requin. Mais bon, allez, la plupart sont quand même « juste » urticantes et inoffensives pour l’homme.
Si toutefois vous vous faites piquer, quelle sera la conduite à tenir ? Bon, c’est vrai, une piqure de méduse, ça fait mal, et cela est dû au fait que les petits harpons restent collés à la peau et continuent d’injecter leur venin. La légende dit qu’il faut faire pipi sur Tom, heu non, qu’il faut faire pipi sur la piqure de Tom. Bon, en fait, ça ne sert à rien, si ce n’est à amuser la galerie. Il faut trouver une source de chaleur à 45 degrés et plus, du coup, si vous faites pipi à 45 degrés (pas l’angle hein, la température !), faites gaffe si vous avez du diabète vous risquez de pisser des carambars… Moi j’dis ça…
Donc, en cas de piqure, prenez un sèche-cheveux, oui je sais, on en a rarement à portée de main sur la plage mais bon, vous ne serez pas à l’article de la mort, vous devriez pouvoir rentrer chez vous. Si vous êtes chauve et votre moitié aussi, là, je ne peux pas faire grand-chose pour vous sinon de vous demander de frotter la blessure avec du sable chaud. Les grains de sable permettront de décoller les cnidocytes de votre peau, plongez ensuite votre petit corps tout meurtri dans de l’eau chaude, puisque, vous l’aurez compris le venin est thermolabile. On peut aussi utiliser un mélange eau salée et bicarbonate de soude pour apaiser la douleur ou utiliser du vinaigre pour désactiver les cnidocytes qui n’ont pas encore lâché leur venin. Attention, utiliser de l’eau douce ne ferait qu’empirer la douleur !
Au fait, il y a plein de piqures de bestioles qui sont thermolabiles, si vous vous faites piquer par une guêpe, un poisson lion, une vive, une raie ou une abeille, n’hésitez pas à utiliser de l’eau très chaude afin d’atténuer la douleur.
Parlons maintenant de choses un peu plus heureuse, les amours de Tom. On peut dire que le système de reproduction de Tom est un peu compliqué. Il peut y avoir des méduses hermaphrodites, des méduses uniquement mâles ou femelles, des méduses dont la reproduction est interne ou externe… Tom peut aussi donner naissance à des larves qui deviendront polypes puis méduses, ou à des larves qui deviendront méduses sans passer par la case polype.
Certaines méduses peuvent aussi bourgeonner et donner naissance à des « clones ». La durée de vie des ses bestioles va généralement de quelques jours à deux mois pour les petites espèces, un à deux ans pour les plus grandes. Mais, il existe un Tom quasiment immortel, la méduse « Turritopsis nutricula », ou « méduse immortelle ». Alors, oui vous pouvez la tuer en la décapitant façon Mc Leod, il y a d’ailleurs plein d’autres manières de la tuer. Les maladies, les prédateurs gourmands peuvent en venir à bout, mais une méduse immortelle ne pourra pas passer l’arme à gauche de manière « naturelle ».
Ainsi, cette Turritopsis nutricula serait capable de remonter le temps, passant d’une phase de vie avancée à une phase de vie plus jeune, par des mécanismes d’apoptose bloqués et de trans-différenciation, reconfigurant ainsi ses cellules défaillantes en cellules neuves et parfaites. Je vais peut-être m’en faire un masque de nuit moi… Cette méduse ne se trouvait jusqu’à lors qu’en mer des Caraïbes, elle commence à coloniser tous les océans du globe. Cela dit, je ne sais pas si j’en ai rencontré un jour, et si tel est le cas, elle ne s’est pas présentée.
Depuis cinq ans donc, nous n’avons jamais vu de méduses trop méchantes, mise à part une fois où nous avons croisé quelques méduses guêpe, magnifiques, mais dont la piqure est vraiment mauvaise. Moi je dis que plus elles sont belles, plus elles sont à regarder de loin. Je ne sais pas si c’est une vérité mais… c’est la mienne !
Une méduse que l’on trouve beaucoup ici, et qui n’a rien d’effrayant puisqu’elle n’est pas du tout urticante (enfin… juste un tout petit peu, faites attention, ne la mettez pas sur votre tête pour ressembler à Bob Maley pour faire rire vos gosses, vous risqueriez de vous retrouver avec la gueule d’un ado boutonneux), c’est la méduse de Cassiopée. Il y en a deux sortes : la méduse de Cassiopée fine, que l’on peut croiser sur notre spot de Borgnèse par exemple, ou la méduse de Cassiopée de mangrove. Elles ne sont pas très jolies mais elles sont rigolotes puisqu’on les retrouve la tête en bas, posée sur le sable. Certaines algues vivent à l’intérieur de la méduse de mangrove, en symbiose. On peut ainsi voir comme de toutes petites feuilles qui sortent de son ombrelle. C’est tout plein meuuuugniiioooon… Oh p**** j’ai failli vomir en regardant juste la photo…
Non parce qu’il faut que je vous avoue, les méduses, c’est franchement pas mon truc, je suis phobique, je ne les supporte pas, d’ailleurs j’ai mis des gants, un masque et des lunettes pour écrire ce petit texte, au cas où il y en ait une qui sorte du clavier.
Morale de l’histoire qui n’en est pas une, c’est plutôt une suite : je viens de recevoir un mail collectif des ex de Tom, elles confirment, il a un corps tout mou et une petite tentacule… par contre il y a une erreur dans mon doc, Tom, c’est un vrai trou de balle…
Allez à demain les amis !
La photo avec les étoiles de mer et la méduse est de National Géographic
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